GONFLER SES SEINS SANS CHIRURGIE ?

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Augmenter le volume de la poitrine par injections d’acide hyaluronique ou par lipofilling commence à se répandre. Résultat naturel et modulable ou encore absence d’hospitalisation séduisent. Ces méthodes sont-elles pour autant médicalement fiables et financièrement avantageuses ? Le point sur la question.

L’augmentation mammaire par injections d’acide hyaluronique
 
Les femmes vont-elles se laisser tenter par l’injection d’acide hyaluronique pour augmenter leur volume mammaire ?  
Probable en tout cas qu’elles s’y intéressent car, sur papier, la technique présente certains atouts qui ont déjà séduit les Japonaises :
 
•      Pas d’arrêt de travail ni d’hospitalisation puisque la séance, d’une heure environ, se déroule en cabinet médical, sous anesthésie locale.
•      Le résultat pourrait se réajuster facilement soit en réinjectant de l’acide hyaluronique, soit en en retirant.
•      Le résultat est assez naturel.
 
Pourtant, à y regarder de plus près, cette méthode n’a pas que des avantages. Loin de là ! Voici quelques points à prendre en considération :
•      Selon le type d’acide hyaluronique injecté, l’endroit de l’injection et la quantité injectée, on peut gêner le dépistage du cancer du sein par échographie ou mammographie. En cas de doute on est alors obligé de se tourner vers l’IRM. Ce désagrément et l’absence de consensus précis auprès des radiologues a d’ailleurs incité la firme productrice du macrolane a rendre son produit « off label » pour l’augmentation mammaire.
•      Cette technique voudrait que l’injection se fasse entre le muscle et la glande mais, d’un point de vue médical est-ce vraiment le bon endroit vu son incidence sur le dépistage du cancer ?
•      Cette injection se pratique à l’aveugle. Or, comme elle est proche de la glande elle peut tout simplement aboutir dans la glande et avoir des effets délétères.  
•      Injecter un corps étranger n’est pas sans risque si le cabinet médical ne répond pas à de strictes conditions d’asepsie. Sans une hygiène irréprochable, les infections guettent.
•      Le prix plaide, lui aussi, plutôt contre cette technique. Car si l’on compte 500 € pour 20 cc d’acide hyaluronique, on arrive à 5 000 € pour une injection de seulement 100 cc par sein ! Autant dire qu’à ce prix-là, seules les toutes petites augmentations mammaires sont envisageables !
•      Il faut se rappeler qu’il s’agit d’un produit résorbable. Ce qui signifie que le volume du sein va décroître peu à peu avec le temps et imposer de nouvelles injections tous 12 à 18 mois !
 
Le lipofilling offrirait-il l’alternative ?
L’augmentation mammaire par transfert graisseux pourrait être une alternative sérieuse. Car, là aussi, la technique a de quoi séduire : on élimine un petit bourrelet et on profite de la graisse collectée pour augmenter le volume des seins. Un joli coup double. Sauf, que, là encore, la technique a ses limites.
D’abord, la réserve graisseuse (ventre, taille, hanches, fesses, genoux) d’une personne mince est souvent insuffisante et ne permet pas une augmentation mammaire de plus d’un bonnet.
Ensuite, 10 à 20 % se résorbe laissant parfois apparaître des irrégularités ou une forme imparfaite. Cela impose parfois une seconde intervention or la technique requiert tout de même deux semaines d’éviction sociale.
Enfin, une transplantation de graisse laisse apparaître des microcalcifications à l’imagerie médicale qui pourraient, si l’examen est réalisé par un opérateur peu ou non averti, être difficiles à distinguer de celles qui émanent d’un cancer.
 
 
Face aux nombreux points faibles de ces deux techniques, la pose d’une prothèse mammaire semble donc avoir encore de beaux jours devant elle. Et pour cause !
•      Les implants mammaires sont aujourd’hui d’excellente qualité.
•      Ils respectent l’intégrité de la glande
•      Ils offrent un résultat permanent sans perturber, lorsque l’on s’adresse à des radiologues expérimentés, le dépistage du cancer.